• Le coin des (apprentis) photographes

    Il y a sur ce blog quelque chose comme 300 photos. Ce sont les moins pires des quelques 2100 clichés ramenés de là bas.

    La photo faisait partie des plaisirs de ce voyage, depuis un peu plus d'un an que je m'intéresse vraiment à ce domaine. En tant que débutant, j'ai beaucoup cherché d'infos sur internet pour préparer au mieux ce voyage. Voici mon tour de donner quelques "conseils", en toute modestie car je ne suis vraiment pas un pro !

    Le matos :

    Quelques unes des photos ont été faites avec un compact HP de 5M pixels d'il y a "quelques" années, mais la grosse majorité a été faite avec :

    - un Canon EOS 450D grippé

    - un téléobjectif Canon 70-300 mm f/4.0-5.6 IS USM avec pare-soleil

    - un 50 mm f/1.8 de chez Canon

    - le 18-55 du kit

    J'avais vraiment peur de manquer d'alimentation, alors j'ai suivi les conseils trouvés sur le net : transformateur sur allume cigare, batterie de rechange (en plus des 2 dans le grip), 2 chargeurs au cas où l'un tombait en panne, multiprise pour pouvoir brancher plusieurs choses à charger en même temps au cas où l'électricité se faisait rare (nous avions lu que dans certains lodges l'électricité était coupée tôt le soir).

    Finalement j'avais trop large : 1/ les 2 batteries du grip permettaient de tenir facilement 2 jours (voire 3), en règlant l'utilisation de l'écran LCD et la mise en veille au plus court, 2/ dans tous les lodges dans lesquels nous avons été, le courant était disponible du moment où nous rentrions et jusqu'à 22h30 mini (pour certains toute la nuit) ce qui laisse largement le temps de recharger les accus). Donc au final, le 3ème accu était de trop, le chargeur sur allume cigare aussi. Par contre la multiprise était vraiment utile, et je repartirai aussi avec le 2ème chargeur, on ne sait jamais.

    Deuxième point sur lequel j'ai eu des hésitations : la mémoire.

    Je suis parti avec : 2 cartes de 8Go, une de 4Go, et d'autres de quelques Mo que j'avais sous le coude, mon ordi portable et un disque dur externe.

    Les journées les plus productives j'ai fait plus de 400 photos, ce qui tient sur une carte 8Go en shootant en Raw uniquement (450 photos environ sur une 8Go). Avec le recul je pense que j'aurais dû shooter plus, notamment plus utiliser le mode rafale : c'est le meilleur moyen de capter THE expression de la bestiole. Du coup je pense que les 2 cartes de 8 Go sont nécessaires tout en étant confortables, à condition de pouvoir décharger le soir. Et je pense vraiment qu'il faut pouvoir décharger car il m'a semblé impossible de pouvoir trier correctement sur l'écran LCD de l'appareil. L'ordi (avec Lightroom) et le disque dur externe ont été vraiment "confort". J'ai importé les photos sur l'ordi en créant une copie de sauvegarde sur le disque dur externe, comme ça, moins de chance de perdre le précieux contenu ! A noter que nous étions en voyage privatif, c'est à dire que nous étions seuls dans le 4x4, seuls dans les chambres des lodges, ce qui nous permettait de laisser les affaires sans risque. Du coup, l'ordi étant bien protégé, nous n'avons eu aucun problème notamment avec la poussière.

    Dernier "conseil" : vider la carte à partir de l'appareil photo, en choisissant le formatage : ça limite les risques de plantage de carte.


    En action :

    Je rêvais de pouvoir faire des photos aussi classes que celles que l'on voit dans les magazines photos. Je savais aussi que je n'y arriverais pas, mais j'ai pu bien en comprendre les raisons :

    - les guides n'ont pas le droit de sortir des pistes, alors que les photographes professionnels en ont l'autorisation. Conséquences : on ne peut pas s'approcher aussi près, on n'a pas forcément le bon placement par rapport au soleil, ni le point de vue dégagé, surtout lorsqu'il y a déjà 4 autres 4x4 sur le coup.

    - les lodges que nous avions étant en dehors des parcs, nous devions sortir de ces derniers à 18h00 au plus tard, ce qui nous faisait partir des zones "d'action" trop tôt pour pouvoir profiter longtemps des belles lumières du soir. Les pros ont eux le droit de rester... Du coup on n'a pas beaucoup d'heures dans la journée où la lumière est bonne : passé 9h00 le matin et jusqu'à 17h00 le soir, la lumière est dure, éclatante, le ciel est blanc, tout est saturé d'UVs, les perspectives sont écrasées, les teintes plates.

    - nous n'avions pas le droit de descendre de voiture, donc pas possible de photographier à ras du sol. Pour les petits animaux proches du 4x4, c'est la plongée assurée, même en prenant soin de shooter par la fenêtre et non à partir du toit.

    - tout cela, rajouté au fait qu'on ne passe "que" quelques jours au plus dans un parc, limite les chances de pouvoir faire LA photo.

    Le matériel, évidemment, joue aussi pour beaucoup car les conditions sont difficiles.

    L'emploi de longues focales implique l'emploi de vitesses élevées pour éviter le flou de bougé. Avec un 300 mm monté sur le 450D, la focale équivalente en 24*36 est de 480 mm. Il faut donc travailler au minimum au 1/500e. Les photos du parc national d'Arusha ont été prises à pied, au monopode ou à main levée, à des vitesses de 1/380e ou 1/500e, et malgré la stabilisation de l'objectif, beaucoup sont floues (à noter : j'avais un monopode mais je lui ai trop fait confiance ainsi qu'au stabilisateur ; de plus j'étais essouflé et n'avais pas le temps de rester des heures pour pouvoir shooter tranquillement : les buffles étaient sans cesse en mouvement et hargneux). 1/500e donc, ce qui, même avec la luminosité importante demande une ouverture de f/6.7 à 200ISO. Le boîtier du 450D ne sait pas monter aussi bien en ISO que les boîtiers plus récents, je me suis donc limité à 200ISO pour ne pas trop perdre en qualité. J'ai fermé à f/6.7 pour essayer de gagner un peu de piqué (les objectifs pro, déjà, ils ouvrent plus et puis ils ont un bon piqué dès la plus grande ouverture, ce qui permet d'atteindre des vitesses élevées avec une qualité tip-top).

    Tous mes objectifs étaient munis d'un filtre UV et d'un pare-soleil. L'emploi d'un filtre polarisant pendant le safari n'était pas possible car mes objectifs ont leur lentille frontale qui tourne pendant la mise au point (impossible à gérer vu que les bestioles ça bouge tout le temps et en plus avec le pare-soleil....). Par contre j'en ai utilisé le soir au lodge et sur Zanzibar, où j'avais le temps de bien le régler. Même avec le filtre UV, les photos étaient vraiment ternes. J'avoue ne pas savoir ce que cela aurait donné sans eux !

    Dans le 4x4, il est possible de prendre appui sur la carosserie pour se stabiliser. Là aussi, gros avantage d'être seuls dans la voiture : pas de mouvements intempestifs pendant qu'on déclenche ! J'avais lu qu'il falait absolument prendre un "bean-bag". Je suis parti sans et franchement, je ne vois pas trop comment j'aurai pu l'utiliser pour poser mon objectif : impossible de tourner la bague de zoom une fois l'objo posé, et avec cette lentille frontale qui tourne pendant la map, impossible. Du coup j'ai utilisé une de mes polaires pour prendre appui avec mes bras.

    Lors des journées de "game-drive" (=safari en 4x4), le 70-300 était monté à demeure sur le boîtier. La poussière est vraiment très présente, et encore il pleuvait un peu la nuit donc ça limitait le phénomène. Les premiers jours, tout pétri des conseils que j'avais lus, je replaçais systématiquement l'appareil dans son sac poubelle pour le protéger de la poussière. Ca m'a valu de louper quelques scènes intéressantes, et au bout de 2 jours le sac poubelle était plein de poussière aussi... J'ai donc abandonné, je protégeais uniquement la lentille frontale lorsqu'on croisait une autre jeep pour éviter que trop de poussière ne se dépose dessus. Le soir au lodge c'était récurage, sans toutefois m'attaquer au capteur, même si j'avais pris de quoi le nettoyer. J'ai vu dans un autre 4x4 quelqu'un avec ce que je pense être un grand torchon humide. Plus j'y repense et plus je me dit que cétait une bonne idée. L'humidité fixerait la poussière et l'empêcherait de se déposer sur le matos lorsqu'on l'enlève et le remet dedans, on peut le rincer tous les jours voire plusieurs fois dans la journée, et avec un grand pare-soleil comme c'est le cas sur le 300mm aucun risque de salir la lentille frontale. A tester ! Autre chose que je n'ai pas pensé à faire : "gaffer" la jointure entre l'objo et le boîtier, non étanche sur ce modèle.

    La focale de 300mm était vraiment appréciable dans la grosse majorité des situations : félins lointains, oiseaux. Comme dit plus haut, pas le droit de sortir des pistes et s'il nous est arrivé d'avoir des lions contre notre voiture ou tout près (Serengeti, Ngorongoro), souvent les bestioles étaient loin. Dans de très rares cas, 70 mm était déjà une focale trop longue (girafe le matin de notre départ du Serengeti pour le Ngorongoro, lions contre le 4x4 dans le Ngorongoro). Une bonne solution aurait sans doute été d'avoir un très bon objo jusqu'à 200 mm de focale (genre série L de chez Canon avec une grande ouverture) quitte à cropper ensuite, même si pour certains piaf la map aurait sans doute été plus compliquée. Par contre pour les grosses bestioles je pense que ça aurait été vraiment bien.

    Le 450D possède 9 collimateurs AF dont un seul est en croix, celui du centre. Cela associé à la faible ouverture de mon objo faisait que l'AF a pu patiner dans certaines situations. Si certaines photos sont recadrées fortement, la plupart ont été prises dans le soucis du cadrage définitif. Ce qui a pu impliquer d'utiliser d'autres colimateurs que le central pour la map. Dans certains cas, j'ai toutefois privilégié le capteur central pour plus de performance (vitesse précision) dans la map.

    Dans le parc national d'Arusha, les photos ont été prise en mode Tv (priorité vitesse), pour être sûr d'avoir la vitesse assez élevée et éviter le flou de bouger. Par la suite, j'ai tout shooté en mode M (manuel), même si j'avais très peur de louper des photos à cause de ma faible maîtrise de ce mode. Mais finalement ça va pas mal. L'ouverture étant fixée (à f/6.7, ce qui évite que l'ouverture et donc l'exposition ne change lorsqu'on change de focale avec la bague de zoom. En effet, si je choisis f/4 à 70 mm, lorsque je passe à 300 mm l'ouverture est réduite à f/5.6...), il faut juste faire attention à chaque changement de luminosité qu'on ne surexpose ou sousexpose pas trop le sujet. Cela m'a également permis de sous exposer légèrement lorsque j'avais besoin d'une vitesse plus rapide (je sais qu'il "faut" normalement exposer à droite, alors pas taper !).

    Avec le recul, je pense que j'aurais dû shooter plus souvent en rafale, et travailler avec des vitesses encore plus élevées, quitte à monter en ISO jusqu'à 400.

    J'avais pris trépied et monopode, ce dernier spécialement pour la marche dans le parc national d'arusha, car mon trépied est vraiment encombrant et lourd. Je n'avais jamais utilisé de monopode avant et je pense que j'aurais dû m'entraîner. C'est pas sorcier, mais du fait que c'est le boîtier et non l'objo qui est fixé dessus, j'ai eu quelques problèmes pour être vraiment stable. J'avais également une poignée Canon E2, fixée au grip. J'ai apprécier pendant la balade, le boîtier tenant tout seul dans ma main (du coup pas besoin de le porter autour du cou). Par contre pas pratique du tout pour manoeuvrer les réglages du boîtier en pleine action. Et puis je ne vois pas l'intérêt : il faut un grip pour  attacher cette poignée, mais du coup on ne peut plus profiter des avantages  qu'offrent le grip en mode portrait. Bref, secptique sur l'utiliité de cet accessoire. Le trépied m'a bien servi pour faire les photos de coucher de soleil et dans les lodges où la lumière est très faible.

    Dernier constat / conseil : je connaissais plutôt très bien mon boîtier, et franchement ça m'a sauvé quelques clichés où il a fallu réagir vite. Connaître d'instinct l'emplacement des commandes pour changer le temps d'expo, l'ouverture, le collimateur, sans avoir à enlever l'oeil du viseur, c'est vraiment un plus !


    "Post-traitement" :

     Comme dit plus haut, j'ai pris plus de 2100 photos. J'ai vraiment apprécié Lightroom à la fois pour organiser les photos dès leur importation sur l'ordinateur (mots clés directement associés lors de l'importation), et également pour développer mes fichiers Raw (copie de paramètres de développement d'une photo à d'autres).

    Sur le développement proprement dit, j'ai vraiment été surpris de ce qu'on pouvait rattraper à partir du format Raw, même si on ne rattrape pas tout et qu'une bonne prise de vue est préférable. Mais lorsqu'on ne maîtrise pas la lumière, avoir la souplesse de traitement qu'offre le Raw est vraiment appréciable.

    Voici un exemple des possiibilités qu'offre ce choix de format. il s'agit d'une photo avant ("brute de capteur", avec des réglages neutres sur le boîtier) et après développement dans Lightroom.

     

     

    Avant retouche

    Après développement

     

    Dans la majorité des cas, pour contrecarer les effets de la lumière pourrie, j'ai augmenté l'exposition (sans trop cramer les hautes lumières), augmenté les noirs (sans boucher les ombres), diminuer la luminosité, puis j'ai joué sur la récupération et la lumière d'appoint si nécessaire. J'ai également augmenté le contraste général et légèrement celui des tons moyens via la commande "clarté". Enfin, j'ai utilisé les curseurs du panneau TSL pour augmenter sélectivement la saturation des teintes chaudes (jaune rouge orange). Le plus dur étant de réussir à faire abstraction de l'image d'origine pour apprécier le résultat final et pouvoir prendre du recul : ai-je ou non trop poussé les manettes ? J'avoue que je ne sais pas trop, alors je suis preneur de tout conseil !


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